Hottello - Critique de Véronique
Hotte.
La scénographie de Barbara Kraft participe de cette atmosphère de décadence, d’un monde à bout de souffle qui s’effondre – accrochage de miroirs anciens de galerie,
arcades intérieures aux lambris de teinte chaude, sol carrelé et presque abandonné, un joli fauteuil bleu d’époque, une vaste baignoire aux mouvements amples, accueillante et ouverte, qui tient
lieu de fameuse ottomane à laquelle fait allusion le texte. Le plateau – manière Enki Bilal – de cette salle de bains de privilégiés suggère le délaissement du temps qui passe et la disparition
des êtres voués à la mort.
Les costumes somptueux d’époque pourraient évoquer Marie-Antoinette de Sofia Coppola – bas blancs, jupon-panier, robe de soie colorée et perruque poudreuse. Pour l’ambiance éloquente de ce songe toujours vivant, extrait du vif des imaginaires et de l’Histoire, s’ajoutent les motifs mélodiques, et les dissonances à la guitare électrique...
Les Inrocks, 13/10/2015
"Il y a dans la scénographie de Ne me touchez pas tout à la fois l’apparat et le délabrement, un huis clos et une ligne de fuite qui pulse vers l’infini. La puissance de la séduction et
l’anéantissement…"